Et c’est parti pour 5 mois de travaux depuis le 3 janvier dernier ! Après la place Gambetta, c’est au tour de la porte Dijeaux de subir un lifting en règle pour lui redonner sa jeunesse et son éclat. Il faut dire que le monument en avait bien besoin, assombri par des années de pollution. De quoi lui redonner envie de trôner sur un quartier décidemment de plus en plus sexy.
Comment est née la porte Dijeaux ?
A l’origine cette porte située à l’ouest de la ville était déjà une entrée aux artères commerçantes. Évidemment la porte telle que nous la connaissons maintenant n’existait pas encore puisqu’elle fut construite en 1744, mais elle représentait déjà un passage entre la ville et le reste du monde mais aussi un rempart face aux assaillants. A l’époque de la création de la place Gambetta par l’Intendant Tourny (ex-place Dauphine), ce dernier souhaite ériger des monuments sous forme d’arc de triomphe pour rappeler les frontières originelles de la ville. Ainsi est née la porte Dijeaux dessinée par André Portier et construite par l’architecte Pierre de Frontenac. Une construction qui aura duré de 1748 à 1753 (classée monument historique en 1921). Le terme Dijeaux viendrait du temple de Jupiter (ça nous rappelle quelqu’un !) qui se dressait ici même à l’époque gallo-romaine. L’historien l’Abbé Baurein propose quant à lui une autre explication, il s’agirait d’une déformation de porte « Judus », porte des Juifs en gascon, tout simplement parce qu’elle desservait le quartier juif du mont Judaïque.
Belle comme un sou neuf
A noter que le bâtiment n’a pas subit de dommages majeurs depuis sa rénovation en 1971. Des désordres constatés en 1953 ont été traités, c’est donc bien une remise en beauté qu’il doit subir plutôt qu’une rénovation en profondeur. Exposé à la pollution, le monument est surtout noirci par des années de gaz d’échappement. Les pierres seront traitées par cryogénie et les sculptures restaurées. Le détail de la mise en beauté est expliqué ici. Emballée sous une bâche le temps des travaux, le monument devrait trôner de nouveau avec fierté début mai, à temps pour l’arrivée des beaux jours.
Un quartier en plein essor
Après le relooking de la place Gambetta, le dynamisme de la rue Bouffard, la diversité des boutiques de la rue des Remparts et ses nouveaux commerces de bouche (Pierre Oteiza , Signorini Tartufi), ce quartier de Bordeaux-centre renoue avec une belle dynamique qui s‘étend de l’autre côté de la place et innerve jusqu’aux rues Judaïque et du Palais Gallien, sans oublier la rue de l’Abbé de l’Epée et son cinéma UGC. Une question demeure, que va devenir l’ancien Virgin de la place Gambetta ? De nombreuses rumeurs circulent, hôtel de luxe, appartements hauts de gamme, boutiques, pour l’instant rien ne filtre.
Niveau immobilier, le quartier est plutôt côté grâce à un emplacement privilégié au cœur de la ville avec une moyenne de 6100 euros le m2*.
*estimation meilleursagents au 1er janvier 2022.