Si certains tablent sur une stabilisation du marché au printemps 2025, d’autres pensent qu’il faudra attendre encore un peu plus longtemps avant que le marché immobilier bordelais retrouve une certaine sérénité. Avec des prix en baisse de 7,6% sur un an*, l’immobilier bordelais suit la tendance nationale après des années d’envolée des prix. Mais bonne nouvelle, le trou d’air que nous avons subit en 2023 devrait prendre fin dans les mois qui viennent pour le plus grand soulagement des vendeurs. Quand exactement ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre, dans l’immobilier, tout n’est qu’une question de cycle et le pire semble derrière.
Un marché mi-figue mi-raisin
Le prix de vente d’un appartement dans la capitale girondine a baissé de 2,5% sur un an pour atteindre le prix de vente moyen de 4 410 euros le m2**. En dépit de cette baisse, les acquéreurs restent toujours attentistes et lorsqu’ils se lancent, les négociations sont âpres. Il n’est pas rare de voir partir des biens négociés -10% en dessous du prix de vente. Au grand dam des vendeurs qui non seulement acceptent d’afficher des prix à la baisse mais se retrouvent à devoir faire face à des négociations supplémentaires, leur laissant un sentiment un peu amer.
Sans surprise, c’est le quartier Hôtel de Ville/Quinconces qui reste le plus cher avec un prix moyen au m2 à 5 535 euros*** suivi de :
- Saint Seurin/Fondaudège (5224 euros)
- Les Chartrons (5 034 euros)
- Saint Bruno/Saint Victor (4 896 euros)
- Les Capucins/Victoire (4 675 euros)
- Cauderan/Parc Bordelais (4 610 euros)
- Nansouty (4 489 euros)
- Saint Augustin (4 447 euros)
- Gare Saint Jean (4 205 euros)
- La Bastide (4 209 euros)
- Lestonat/Montsejour (3 979 euros)
- Bacalan (3 784 euros)
Si les vendeurs ne sont pas à la fête, les acheteurs eux jubilent, et c’est clairement le moment d’acheter avec de belles négociations à la clé. D’autant plus que les vendeurs ont intégré ce retournement de marché et freinent moins des quatre fers.
Vignobles du Bordelais, en pleine crise…
Autrefois « ultra-bankables », les grands domaines du bordelais sont aujourd’hui en pleine crise existentielle : entre arrache des vignes, baisse de la consommation de vin dans la jeune génération et protectionnisme américain, l’avenir semble bien sombre. Rappelons qu’aux détours des années 2010, les Chinois n’hésitaient pas à débourser des dizaines de millions pour se porter acquéreurs de domaines, notamment les grands crus classés. Las, les mêmes qui portaient les vins de Bordeaux au pinacle s’en sont détournés poussés par Pékin qui a drastiquement renforcé le contrôle des capitaux et bloqué les fonds en Chine. Aujourd’hui près de 50 châteaux seraient à la vente, renforçant encore plus le sentiment de désamour qui règne au sein du vignoble bordelais.
…mais doté d’une belle résilience
Se réinventer, c’est le maître mot pour ces propriétés d’exception qui n’ont pas dit leur dernier mot. Transformation en maisons d’hôtes ou hôtels, lieux dédiés à l’événementiel pour des mariages ou des incentives, mais aussi production de vins sans alcool ou diversification dans d’autres produits (bières, spiritueux), les idées ne manquent pas pour continuer à faire vivre ces écrins magnifiques qui font la richesse de notre région. Mettons d’ailleurs une note d’optimisme dans ce pessimisme ambiant : rappelons qu’en 2021 la famille Courtin (Groupe Clarins) a acheté le Château Beauséjour à Saint-Emilion pour la somme de 75 millions d’euros. Alors aujourd’hui la donne a changé, n’empêche, Bordeaux sera toujours Bordeaux !
*Source : FNAIM
**Source : MeilleursAgents
***Source : MeilleursAgents novembre 2024